Podcast n°3 – Des lasers au cœur de la fusion

Ils sont au cœur de la recherche. Leurs travaux oscillent entre la physique fondamentale et l’optique. En nous accueillant dans leurs laboratoires, ces chercheurs nous montrent certains des échantillons sur lesquels ils ont travaillé pour qu’ils puissent être photographiés. Phénomènes  étranges et intrigants à la beauté singulière, le podcast revient brièvement sur la physique qui se cache derrière l’image.  

Pour la dernière photographie de cette série « Des lasers au cœur de la fusion » Catherine Le Blanc a souhaité me montrer un ion permettant de créer des impulsions de lumière bien plus courtes que ce que nous avions vu dans les précédents podcasts. Il s’agit du titane qui permet de créer des flashs dont la durée est si courte, que s’ils étaient placés à la suite par exemple, il serait possible d’en compter autant en une seconde qu’il y a eu de secondes entre nous et les premiers hominidés ( l’australopithèque il y a 3 millions d’années). Concentrer de l’énergie lumineuse en des temps aussi courts a tout un tas d’applications en fusion nucléaire ou pour étudier des phénomènes extrêmement rapides comme des réactions chimiques. Cela permet également, d’un point de vue plus pragmatique, d’usiner des matériaux en produisant assez peu de chaleur.

Ayant fini de me raconter cette histoire, Catherine Le Blanc sortit d’une boîte en mousse un petit cube taillé à angle droit. Ses teintes rouges intenses apportaient une certaine gaîté à l’ensemble. Sur l’une de ses faces dépolies, un chiffre avait été inscrit à l’encre noire et venait contraster par son obscure profondeur avec la couleur étincelante du cristal. Je le pris en photo sur cette face après avoir longtemps hésité. D’autres compositions m’attiraient également mais j’aimais l’étrange esthétique que produisait cette lettre noire sur un fond rose.

Reprenant le fil de son explication, elle me raconta que le cristal dans lequel on avait introduit le titane était du saphir. Lorsqu’on lui apporte des grains de lumière verte, il les absorbe et émet en échange une large variété de grains de couleurs très différentes allant du rouge et au-delà, jusqu’à une lumière invisible qu’on appelle l’infrarouge. Cette large variété de couleurs produites lui permet de créer dans de bonnes conditions des impulsions parmi les plus courtes qu’un laser peut produire. Il est en effet nécessaire d’avoir une large palette de couleurs pour en créer un flash assez court. Ce principe fut montré jadis par un physicien du nom de Joseph Fourier.

Ayant fait le tour de ce qu’il était possible de voir, je m’en suis retourné avec, dans mon appareil photo, une grande variété d’images à traiter parmi lesquelles trois seulement furent publiées. De l’ion néodyme à l’ion titane, de la fusion nucléaire aux applications des lasers extrêmement courts, la visite en compagnie de Catherine Le Blanc m’a permis de découvrir le petit monde des lasers intenses si propice à une médiation par la photographie que le programme « la fabrique des lueurs» cherchait à développer. Merci à elle de m’avoir accueilli et je vous dis à très bientôt pour une nouvelle série.

Une réalisation Art in physics, sur la base des recherches de Catherine Le Blanc, textes librement inspirés des prises de vues et des photographies d’Hippolyte Dupont.


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Pour en savoir plus

Pour comprendre ce qu’est la couleur, Qu’est-ce que la couleur ? Science étonnante

Pour comprendre la fluorescence, La fluorescence expliquée avec mes étagères, Julien Bobroff

Pour comprendre le principe que laser : Un laser avec des clémentines, Julien Bobroff

Pour avoir une plus grande explication sur les lasers : Laser, C’est pas sorcier